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  • Photo du rédacteurOlivier_EMOTIONALPINE

Le guide complet pour bien choisir ses chaussures de trail



Le choix peut s'avérer difficile quand il s'agit de bien choisir ses chaussures de trail. En effet, les fabricants sont nombreux et le nombre de modèles sur le marché est incalculable. Rajoutons à celà des effets de mode, des discours marketing contradictoires et de vieilles croyances et nous voilà avec la bonne formule pour brouiller les consommateurs. Tour d'horizon pour faire le bon choix et dérouler les fouléees confortablement sur les sentiers.



Différentes chaussures de trail


Une chaussure de trail c'est un ensemble de caractéristiques censées apporter un minimum de confort et de sécurité à l'utilisateur. Il y a en réalité rarement une chaussure meilleure qu'une autre. Tout dépend du coureur, de son pied, de sa pratique ... et de ses a priori.


  • Voici le sommaire des critères décortiqués dans cet article pour tout connaître sur le sujet et avoir toutes les infos pour choisir ses chaussures de trail :




 

Qu'est ce qu'une bonne chaussure de trail ?


Une bonne chaussure de trail est celle qui permettra au coureur d'exploiter tout son potentiel et de ne pas freiner son plaisir à faire défiler les sentiers sous ses pieds.


Pour cela, nous rechercherons un ensemble de critères, parfois contradictoires. La meilleure chaussure de trail POUR SOI, sera donc souvent une histoire de compromis.


Et si le compromis n'existerait pas ? Quels critères seraient réunis dans cette chaussure de trail idéale ?


Nous pouvons imaginer que la chaussure idéale doit apporter dynamisme et protection, être légère et durable, protéger le pied contre toute éventualité tout en étant flexible. Elle doit aussi accrocher comme des crampons d'alpinisme, adhérer comme des chaussons d'escalade. Être confortable des heures durant, avoir un amorti digne des meilleures suspensions, tout en laissant le pied utiliser sa biomécanique le plus naturellement possible. Bien sûr elle devra être respirante, être imperméable, être proche du pied pour plus de précision, tout en étant suffisamment large pour laisser le pied prendre son volume et éviter les irritations...


Bref, tu saisis l'utopie ? Beaucoup de ces critères s'opposent et il est donc difficile de les réunir.


A ce stade je t'ai peut être embrouillé ? Continue à lire, tout va s'éclairer !



Quels critères prendre en compte ?


Nous avons évoqué quelques critères dans le paragraphe précédent, nous allons ici rentrer plus en profondeur dans chacun de ces critères pour les mettre en évidence selon tes priorités.


Critère N°1 : La légèreté.


Le poids de l'équipement est essentiel en course à pied. Et c'est tellement plus important en ce qui concerne les chaussures. En effet, la masse en mouvement a une influence bien plus importante que la masse inerte (en sac par exemple). Et l'influence du poids est exponentielle à mesure qu'on se rapproche des extrémités des membres (ici les pieds donc). C'est une question d'inertie.


Selon La clinique du Coureur il a été démontré par plusieurs études que 100 grammes sur les chaussures se traduisent par l'augmentation de 0,7 à 1% de la consommation d'oxygène. Et ces 1% se traduisent par une baisse de la vitesse à plat de quasiment 3 mètres / minutes.


De plus le poids global que nous devons déplacer a une incidence d'autant plus importante sur l'énergie dépensée lorsque le dénivelé augmente. C'est à dire en trail par exemple.


Le poids des chaussures est également le facteur qui a le plus d'influence sur la biomécanique de course. Plus une chaussure est légère plus il sera simple de courir selon son propre schéma de course.


Le poids est en général annoncé pour une taille 42.

Nous pouvons considérer qu'une chaussure est légère sous les 280 grammes pour de l'ultra distance, et 220 grammes pour des courtes distances. A toi de placer le curseur selon tes critères !


Critère N°2 : L'amorti.


Même si il existe de nombreux débats et études divergentes sur l'interet ou non de l'amorti des chaussures pour la course à pied, nous sommes nombreux à constater un confort voir une facilité accrue lorsque nous avons de l'amorti sous les pieds.


Des chaussures avec amorti apportent plus de confort

Némoins, au plus nous avons d'amorti et moins nos capteurs proprioceptifs que nous avons tous sous nos pieds (et qui s'entrainent) sont efficaces. Ce sont ces capteurs proprioceptifs qui vont permettrent une réponse efficace des nos "suspensions naturelles". C'est à dire l'ensemble voute plantaire, cheville, genoux, hanches...


Ce qu'il faut retenir : Plus nous avons d'amorti et plus nous avons de confort. Mais plus nous avons d'amorti moins notre corps prend le relai pour diminuer naturellement les impacts. Le niveau d'amorti recherché est donc un compromis à trouver entre nos capacités propres (qui se dégradent au fil des heures de course, mais qui s'entrainent avec du renforcement, en marchant pieds nus, voir en courant parfois en chaussures minimalistes par exemple) et nos besoins en protection contre les chocs.


En somme : Nous chercherons le minimum de protection dont nos pieds ont besoin. (ce qui veut quand même dire que nous avons besoin de protection. En tout cas pour la plupart d'entre nous)



Critère N°3 : Le fit.


Par "fit" nous entendons ici le chaussant de la chaussure. S'il paraît évident pour chacun de choisir une chaussure à la bonne longueur (en gros, un bon cm d'espace devant nos orteils) il est bien moins intuitif de penser à la bonne largeur.


Imagine une chaussure tellement large que ton pied tourne dans la chaussure au moindre dévers. Pas dingue pour courir sur des sentiers techniques n'est ce pas ?


A l'inverse une chaussure proche du pied sera beaucoup plus précise et il sera plus facile d'être à l'aise sur des sentiers techniques. Les grimpeurs l'ont bien compris en choisissant des chaussons d'escalade jusqu'à 4 pointures plus petites !


Attention cependant, une chaussure trop étroite va provoquer des irritations ou des points douloureux. Pense aussi que le pied gonfle à l'effort.


Le fit d'une chaussure c'est aussi prendre en compte les particularités anatomiques. Un hallux valgus ou un syndrome de Haglund par exemple.


Pensons également à la cage à orteils ou "toe box". Celle-ci doit être suffisament large pour permettre aux orteils de s'étaler et jouer leur rôle de stabilisateurs. Les marques ont souvent proposé une toe box assez étroite. Ca fait un look plus racé, mais ça n'a pas trop de sens d'un point de vue anatomique.



Critère N°4 : L'accroche et l'adhérence.


En trail et pour se sentir à l'aise sur tous les terrains il est primordial de ne pas glisser. Logique non ?


Pour ça nous allons différencier l'accroche et l'adhérence.


L'accroche : C'est la capacité de la semelle à agripper le sol. En gros des crampons bien profonds, capables de s'enfoncer dans la neige, la boue, les sols meubles...

L'inconvénient de ce type de crampons est leur faible résistance à l'usure et leur forte résistance à la traction : A proscrire pour avoir une grosse relance sur du bitume donc !

La profondeur standard des crampons d'une chaussure de trail est de +/- 4mm.



L'adhérence : Ici, c'est clairement la qualité de la gomme. Sa capacité à tenir sur des surfaces fermes, telles que les rochers, le bois ect...

On pourrait penser que plus une gomme est tendre et plus elle va adhérer, mais plus vite elle va s'user. C'est en partie vrai, mais les fabricants ont vraiment progressé ces dernières années et il est rare que la limite d'une chaussure en terme d'usure soit sa semelle extérieure. (en général l'amorti se dégrade bien plus rapidement)


Descente en trail sur un rocher qui demande une bonne adhérence des chaussures


Critère N°5 : La durabilité.


Nos chaussures de trail préférées peuvent se dégrader bien plus vite que nous ne pouvons l'imaginer !


Les faiblesses des chaussures de trail se situent en général au niveau du mesh, là où la chaussure plie devant les lacets. Il est possible de réparer ça avec de la colle epoxy par exemple, même si ça ne fait pas très propre.


Mais l'usure principale est bien moins visible ! Il s'agit de l'amorti. Bien que nombreux soient les fabricants à annoncer une longévité autour des 800km, dans la réalité un amorti efficace dépasse rarement les ... 300 bornes ! Cependant quelques modèles se distinguent nettement du lot et arrivent à conserver un amorti digne de ce nom tout au long de la vie de la chaussure. (Spoiler : Ce n'est jamais de la mousse EVA)


Critère N°6 : La flexion. Chaussures rigides VS chaussures souples.


En gros c'est la capacité de la chaussure à se déformer. On peut distinguer la flexion longitudinale, c'est à dire dans le sens pointe - talon; et la flexion latérale. En torsion quoi.


Plus une chaussure sera souple, et plus le pied sera libre pour utiliser toute sa proprioception, et surtout sa capacité intrinsèque à nous stabiliser et permettre à tous les muscles et ligaments de travailler de concert, sans être entravés.


L'argument pour des chaussures rigides est de soulager les muscles du pied. Mais dans ce cas c'est le tendon d'Achille et le mollet qui seront d'avantage sollicités.

Un autre des arguments en faveur d'une chaussure rigide serait d'augmenter le retour d'energie. Ça serait le cas d'une chaussure avec une plaque de carbone. Cet argument ne fait pas consensus.


Attention cependant une chaussure neuve, même minimaliste peut sembler rigide. En général la chaussure s'assouplit au fur et à mesure des kilomètres.


Critère N°7 : Le drop / Le stack.


Le drop : C'est la différence de hauteur entre le talon et l'avant de la chaussure.

Donc si on est pieds nus nous avons un drop équivalent à 0mm. Et l'extrême inverse serait des talons aiguilles !


A mon sens nous donnons beaucoup trop d'importance au drop et beaucoup de coureurs mal informés considère le drop comme la valeur qui détermine si une chaussure est minimaliste ou maximaliste.


Il est vrai cependant qu'un drop faible facilitera la pose du pied à plat, ainsi qu'un meilleur alignement du corps (épaules, bassin, chevilles). Par contre ce drop faible va beaucoup plus solliciter les muscles du mollet. C'est pour cette raison qu'il est recommandé de baisser progressivement la valeur du drop, pour que le corps ait le temps de s'adapter.


Il est peut-être entendu que si tu as mal aux genoux, alors baisse le drop de tes chaussures. Et si tu as mal aux mollets ou tendon d'achille alors augmente le drop.

Il y a une logique là dedans, mais comme souvent ce n'est pas une vérité absolue non plus.


OK, mais qu'est-ce qu'un drop faible/élevé ?


  • 8mm et + : drop important

  • 6mm : drop intermédiaire

  • 4mm et moins : drop faible



Drop d'une chaussure de running

Le stack : C'est la hauteur du bloc semelle de la chaussure. En général cette valeur est mesurée au talon. C'est sans doute un des élements les plus important pour définir si une chaussure est minimaliste ou non, et c'est un des critères qui influence le plus les sensations de course.


Une chaussure proche du sol, avec un stack faible donc, permettra un meilleur équilibre, et un meilleur ressenti des asperités du sol. Une plus grande proprioception quoi. Couplé à une chaussure souple ça sera l'idéal si tu es sujet aux entorses de chevilles.


Par contre moins le stack est important, plus il est difficile d'y intégrer une bonne dose d'amorti. En théorie : Grosse semelle = amorti et rigidité. (Ce n'est pas toujours vrai)


Attention, il est difficile de comparer le stack entre différentes marques. La manière de mesurer le stack change d'un fabricant à l'autre ! Certains comptent les crampons et la semelle intérieure, d'autres non.


Si tu suis bien tu auras compris qu'il existe des chaussures avec un drop de 0mm mais ayant un stack et un amorti très élevés. Attention donc à ne pas confondre ces deux valeurs.


Conclusion pour choisir ses chaussures de trail.


Voilà, tu as toutes les infos pour choisir avec soin tes prochaines chaussures de trail. Ce n'est pas toujours simple et l'idéal est de prendre le temps de courir avec plein de modèles différents pour voir ce qui te correspond. Une recette qui marche pour beaucoup de coureurs : Avoir 2 paires de chaussures. Une extrêmement légère avec un drop de 4 mm ou moins pour des runs assez courts et pour que les pieds et la foulée se renforcent. Et une autre paire plus traditionnelle, pour les sorties plus longues.


Quelques mises en garde :


  • Les fabricants ne sont pas unanimes sur les catégories de chaussures. Pour un modèle équivalent une marque pourra l'annoncer comme un modèle d'ultra-trail par exemple quand une autre l'annoncera comme un modèle pour distance moyenne voir courte distance. Tu sais donc quels éléments comparer pour ta faire ta prore idée.


  • Attention aux tests que l'on peut trouver sur internet ! Il est rare que le testeur ne soit pas biaisé par le type de chaussures avec lesquelles il court habituellement. Par exemple si on utilise une chaussure avec un énorme amorti, alors en comparaison une chaussure disposant d'un amorti standard semblera être "ultra ferme et dynamique", alors qu'à l'échelle du marché il n'en est rien.



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Pour aller plus loin :



  • "Comment modifier ses chaussures de trail" Un article que j'ai écrit sur le compte Instagram olivier_emotionalpine Abonne toi ! <3



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